Du Nutri-Score au “Bibli-Score” : une nouvelle typologie pour les bibliothèques

Le plus en plus connu Nutri-Score, honni des industriels à la main lourde sur le sucre, fait des émules. Pour améliorer l’offre en matière de lecture publique, et faire progresser les établissements comme leurs services, l’Association des bibliothécaires départementaux (ABD) et le ministère de la Culture proposent ainsi une nouvelle typologie des bibliothèques, basée sur différents critères et des scores. L’ensemble fournit une échelle de comparaison, pour mesurer la marge de progrès.

Le Nutri-Score attribue aux produits alimentaires un score, allant de A à E, en fonction de la valeur nutritionnelle. La nouvelle typologie proposée par l’ABD et le ministère de la Culture fait de même, ou presque, pour les établissements de lecture publique.

Dans le détail, 9 critères ont été définis, au sein de cette typologie, pour établir le score d’un établissement :

  • Diversité de l’offre de collections
  • Surface
  • Qualification du personnel
  • Variété des actions culturelles conduites au sein de l’établissement
  • Dépenses documentaires pour 1 000 habitants
  • Prêts (tous types de documents) pour 1 000 habitants
  • Heures d’ouverture hebdomadaire
  • Accès à Internet au sein de l’établissement
  • Emprunteurs actifs pour 1 000 habitants

« Chaque critère noté permet de calculer des scores. Ces scores servent ensuite, grâce à des algorithmes, à classer les bibliothèques selon 5 catégories : de A, pour l’établissement ayant le plus de critères très favorables, à E, pour l’établissement ayant le plus de critères très défavorables », expliquent l’ABD et le ministère de la Culture.

L’idée n’est pas de ficher les établissements pour déterminer qui serait plus fréquentable que d’autres : « Cette nouvelle typologie constitue un levier important, à destination des élus comme des bibliothécaires, pour améliorer la qualité des établissements de lecture publique sur les territoires. » Autrement dit, elle permettra aux bibliothécaires de travailler sur des points précis à améliorer, voire de plaider plus facilement leur cause auprès des élus, pour obtenir davantage de moyens.

Cette nouvelle typologie vient remplacer la précédente, qui remontait tout de même à 2002, et prenait en compte un nombre bien moindre de critères.

En conséquence, « [l]e classement individuel de chaque établissement de lecture publique change pour près d’un établissement sur deux », note l’ABD dans un communiqué. Cette nouvelle typologie rend compte d’une certaine inégalité dans l’offre de lecture publique et d’accès à la culture selon les territoires : « Le classement des équipements des communes les plus peuplées, au-delà de 40.000 habitants, est recentré sur les niveaux A et B, qui rendent mieux compte de la qualité de l’offre des établissements les plus importants. »

Les établissements de lecture publique vont recevoir le classement de leur bibliothèque en fonction de la nouvelle typologie, qu’ils peuvent comparer avec le classement selon l’ancienne typologie (données 2020), indique l’ABD. En 2022, les deux typologies seront encore présentes, avant la disparition définitive de l’ancienne pour les résultats 2023.

Source : Actualitté