
Le Portail national de l’édition accessible et adaptée : fonctionnalités, calendrier, instructions
Marianne Clatin, Bibliothèque nationale de France ; Laurette Uzan, Bibliothèque nationale de France
Ce portail est le reflet d’une volonté ministérielle, qu’un site public à volonté fédératrice soit promu et financé par la puissance publique et d’autre part que ces œuvres adaptées soit présentées conjointement avec la production éditoriale nativement accessible. Que se soit sous forme physique ou numérique, dans un souci de simplification de démarche utilisateur, cette dernière étant au cœur de la conception du projet tel qu’il va être présenté.
Pour répondre aux missions précédemment définies, ce portail à construire doit remplir doit répondre à deux questions
-l’utilisabilité du service, il ne suffit pas de répondre aux normes d’accessibilités handicap ; il faut faciliter le parcours utilisateur et donc ouvrir le service au plus grand nombre. Pour cela il faut réaliser un service qui s’adapte aux réalités du quotidien de l’utilisateur : à son handicap, à son âge, à son profil socio-économique, à ses activités, à ses centres d’intérêt, son fonctionnement cognitif, ses compétences techniques, son rapport à la lecture.
-la découvrabilité et la lisibilité de l’offre, une des difficultés consiste à rendre compte de façon simple de collections complexes et très hétérogènes.
– Diversité documentaire bien sûr : manuels scolaire, ouvrage universitaire, romans, bandes-dessinées, documentaires, etcetera,
– mais aussi diversité des régimes juridiques et donc des conditions d’accès,
– diversité des formes puisque ce catalogue contient à la fois des ouvrage papier et des ouvrages numériques,
– diversité coté adaptation avec des productions dans des formats très divers, c’est l’une des particularités du contexte français,
– diversité du coté accessibilité de l’édition numérique dans un contexte de transition qui doit durer jusqu’en 2030
– diversité de l’édition commerciale spécialisée, à l’exemple des éditeurs atypique que nous avons entendus ce matin (cf intervention de … https://www.editeurs-atypiques.com/ ) dont la production peine parfois à trouver son public, faute de visibilité.
Pour répondre à ce double enjeu d’utilisabilité et de lisibilité du service, il faut comprendre très concrètement quelle sera la réalité de l’usage de cette plate-forme par ses utilisateurs. Je vous propose donc de suivre le parcours d’un de ces utilisateurs.
Je vous présente Aïssa Tou, 24 ans, étudiante en faculté de sciences à Poitiers, aveugle de naissance. Bien sûr Aïssa Tou n’existe pas, c’est un personae, un profil théorique regroupant les particularités d’un groupe utilisateur, qu’on a créé pour vérifier l’adéquation d’un service à un public cible. Aïssa Tou, fictive ou non doit se procurer les manuels recommandés par ses enseignants, sous une forme qu’elle pourra effectivement utiliser. Pour ses lectures de travail elle lit uniquement en braille elle a une préférence pour le braille abrégé quand c’est possible, mais le plus important pour elle, c’est que les expressions mathématiques doivent être correctement rendues. Elle effectue donc ses lectures universitaires ; soit sur un ordinateur relié à une plage braille, sur laquelle elle lit notamment des epub 3 qu’elle achète, c’est la configuration idéale pour travailler sur un devoir, par exemple ; soit sur un bloc-notes braille, beaucoup plus utilisable en déplacement, par exemple dans le train qui la ramène chaque week-end auprès de sa famille. Le portail va prendre en compte ses critères de recherches en filtrant et en classant les résultats en fonction de leur adéquation à ses outils et ses besoins de lecture. Ses critères de recherche pourront être conservés sur son compte sous forme d’un profil réutilisable lors de recherches suivantes. Après une longue journée de cours de lecture de prise de notes réalisées via ses aides techniques, de déplacements à la canne dans les transports, dans les couloirs trop sonore de sa fac, de gestion du quotidien avec les contraintes de la cécité Aïssa Tou se couche fatiguée avec l’envie de bouquiner un peu…On a généralement pas très envie d’utiliser un ordinateur pour une lecture loisir au fond de son lit. Aïssa Tou préfère laisser sa plage braille et passer à l’audio. Etant donné son état de fatigue elle préfère une interface moins couteuse en terme pénibilité de cognitive et sort le lecteur Daisy connecté de poche qu’elle a eu la chance de se faire offrir lors de son dernier anniversaire. Fan de science-fiction elle décide de se lancer dans un classique du genre : le roman Fondation d’Issac Asimov ; il s’avère que c’est une recherche un peu plus compliqué qu’il n’y parait par ce qu’il existe sur le portail plus d’une quinzaine de versions de ce roman. Chacune dans un format différent avec des caractéristiques d’accessibilité différentes ; sans compter que la recherche « Fondation Asimov» fait également remonter les suites « Fondation et empire », « Fondation foudroyée » ; les préquels « Prélude à la fondation », « l’aube de la fondation ». Chacun de ces ouvrages étant disponibles dans de nombreuses versions. Le site va regrouper les ressources disponibles par titre pour permettre à Aïssa Tou de choisir le titre « Fondation » parmi toutes les références existantes. Puis pour ce titre lui proposer immédiatement les seuls formats pertinents au vu de son profil et de son outil de lecture, excluant par exemple les ressources en LSF ou en gros caractères. Cette situation d’abondance n’est évidemment pas systématique, il arrive régulièrement que le portail ne contienne pas le livre dont, Aïssa Tou à besoin. Elle peut alors déposer une demande d’adaptation, précisant simplement avec quel profil d’adaptation il sera consulté. Lui faut-il un braille numérique destiné à son bloc note braille pour une lecture en abrégé avec un traitement impeccable des formules mathématiques ; ou un livre audio structuré destiné à ses lecture du soir. Le cas échéant des professionnels de la médiation seront disponibles pour l’aider à préciser ses besoins.
J’ai choisi de vous faire visiter le portail à travers le regard d’Aïssa Tou, par ce que c’est le plus technophiles des personaes. Le portail a vocation à répondre aux besoins de nombreux autres types d’utilisateurs, voilà quelques exemples non exhaustifs :
Louna, jeune dyslexique, qui peine à jongler entre les applications et qui préfère lire directement sur le lecteur web sur le portail, avec toutes les fonctions d’accessibilités rencontrées sur les lecteurs de ce type : affichage adapté, règle de lecture, lecture texte + audio synchronisée avec suivi mot par mot.
Julien, adulte porteur de trisomie, qui utilise une interface simplifiée avec un accès facilité aux fonctionnalités clés.
Louis, collégien dyslexique, qui a besoin pour les livres au programme de français d’une police et d’un interlignage spécifique, avec un traitement syllabique et pour qui le site va pouvoir gérer à la volé des documents pdf correspondant à ses besoins précis.
Corentin, adulte sourd, qui pratique la LSF, qui va pouvoir s’appuyer sur des pictogrammes explicitant toutes les fonctions clés et se familiarisé avec le site grâce à des tutoriels vidéo langue des signes, ces dernier étant produit par des professionnels de la médiation en accessibilité.
Un grand nombre de ces personnes auront besoin de l’accompagnement de professionnels. C’est pourquoi le portail a aussi vocation à fournir à ces professionnels les outils de l’accompagnement dans les pratiques de lecture : l’enseignant de Léo, jeune handicapé moteur, disposera par exemple d’un compte professionnel lui permettant d’aider son élève à s’inscrire sur le portail et de lui proposer des lectures. Le transcripteur, adaptateur, qui exerce dans le S3AIS (Service d’Aide à l’Acquisition de l’Autonomie et à l’Intégration Scolaire), le centre de transcription spécialisé du département qui est chargé de produire les adaptations des manuels scolaires de Léo, pourra rechercher les fichiers pivots et les adaptations dont il pourra se servir pour réaliser une adaptation correspondant exactement au besoin de l’élève.
Henri, retraité, gros lecteur toute sa vie, désormais porteur de DMLA, qui n’est pas équipé chez lui d’outils informatiques a continué à dévorer ses polars préférés. Polars qui auront été préchargé à son intention sur un lecteur Daisy en prêt.
Joaquim, bibliothécaire, pourra utiliser le portail pour aider un de ces usagers. Il pourra aussi utiliser le portail pour construire sa politique documentaire et récupérer les notices qu’il souhaitera importer dans son système.
Développer un outil informatique de cette ampleur prend beaucoup de temps, avec les délais incompressibles des marchés publics de ce type notre objectif c’est d’ouvrir une version publique à l’automne 2027, qui serait suivie peu après, début 2028, d’une version complète. Mais ceci est long et on souhaite construire avec les utilisateurs, notre objectif est d’ouvrir à l’automne 2026 une version « 0 ». Elle serait mise à disposition des professionnels, des représentants des bénéficiaires et des bénéficiaires avec qui on souhaite travailler en amont, à priori l’ensemble des types utilisateurs que vous constituez, présents à ce séminaire aujourd’hui. L’idée c’est de construire avec vous, avec l’ensemble de personnes, au cours de nombreuses instructions préalables :
Je vous ai présenté le portail tel qu’on l’imagine aujourd’hui. Mais on ne peut pas construire un service pertinent sans la participation des premiers concernés, c’est pourquoi avec l’aide des organisations représentatives des différents types de handicap, nous constituons actuellement des panels d’utilisateurs potentiels du service, avec des profils aussi différents que possible et qui pourront nous accompagner tout au long du projet. Il leur sera proposé la participation à des études quantitatives, qualitatives, sous forme d’entretiens, de focus groupe, de tests utilisateurs. Au cours de l’année 2025 sera pris faudra prendre contact avec les associations représentatives des professionnels qui agissent en tant que médiateurs de proximité qui agissent pour faciliter l’accès à la lecture pour des personnes handicapées. Je pense aux bibliothécaires territoriaux, aux bibliothécaires universitaires, dans l’enseignement supérieur, dans l’enseignement professionnel, les enseignants spécialisés ou non, professeurs documentalistes, les AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap), les professionnels exerçant dans le secteur médico-social, les professions médicales et paramédicales. Le but est de leurs proposer les services adaptés à leurs missions qui leur permettent de renseigner, d’inscrire des usagers, de les aider dans leurs usages de la plateforme, et, ou de diffuser directement des adaptations dans le cadre de leur activité d’accompagnement. Pour accompagner tous ces utilisateurs finaux et ces utilisateurs professionnels, il est prévu que le portail soit également pourvu d’un dispositif de médiation qui fera l’objet de la passation d’un marché public. Travailler avec le prestataire de cette médiation en amont de l’ouverture du portail nous permettra de nous assurer que l’outil prenne bien en compte l’ensemble des processus métiers nécessaire à la réalisation de ces missions. De façon plus transversal, nous travaillons avec l’ensemble des secteurs avec lesquels le futur portail à vocation à s’interconnecter. Nous avons lancé cet été une étude quantitative auprès des organismes adaptateurs portant sur les caractéristiques et le volume d’adaptation, le fonctionnement de leurs systèmes d’information. Nous allons évidemment travailler avec le monde de l’édition et plus généralement avec l’interprofession du livre. Nous sommes en lien avec le groupe norme et standard du Syndicat national de l’édition pour nous assurer que nous exploitons correctement les métadonnées d’accessibilités afin de rendre compte aussi finement que possible de l’offre nativement accessible spécialisée ou non. Nous avons entamé les échanges avec accessible Book Consortium. Sur un projet, de ce type les instructions sont toujours itératives, avec chacun des groupes nous débuterons par un recueil des besoins à grosse maille pour aller sur des échanges plus affinés à base de maquettes puis vers du test utilisateur. Le but étant de fournir à tous les utilisateurs un outil adapté à leur mode de fonctionnement propre. C’est là, un troisième critère de réussite du projet pour nous. Ce portail, il doit faciliter et il doit articuler la coopération d’acteurs très différents ; sans jamais perdre de vue sont objectif, soit l’amélioration significative des taux et des conditions d’accès à l’écrit des personnes handicapées ; depuis la découverte et la prise en main du service jusqu’à la lecture effective de l’ouvrage via la modalité et l’outil de lecture le plus adapté au besoin et aux pratiques de l’utilisateur final.
Question
Fulbi (Fédération des Utilisateurs de Logiciels pour Bibliothèques, Information & Documentation)
En bibliothèque aujourd’hui on cherche à faire un portail accessible, on essaie de convaincre nous prestataire que c’est d’une importance assez grande. Là, on prend une marche de plus, non seulement on cherche à ce qu’il soit accessible tel que vous le décrivez, mais on cherche à ce qu’il soit accessible en fonction du handicap. Cela implique que l’usager va s’identifier, dans un premier temps mais aussi identifier le besoin qu’il a. Est-ce du document audio ou du document en braille, par ce que c’est son besoin, sa préférence et que ces résultats remontent en premier et ensuite les autres types de documents. C’est bien le sens de votre présentation ?
Réponse
Effectivement le portail, c’est un catalogue qui regroupe l’édition commerciale accessible et l’édition adaptée librement accessible sur le web sans authentification. Il y a une première consultation qui ne permet pas tout ça. Mais le but est que les utilisateurs finaux de l’exception handicap, eux puissent s’authentifier. Donc entrer des profils, soit seul par ce qu’ils sont assez à l’aise avec les outils informatiques, ils connaissent leurs formats de lecture, ils maîtrisent leur appareil dans le logiciel, soit grâce à un accompagnement, un organisme centralisé de médiation ou des acteurs de proximité. Et à ce moment-là l’idée c’est vraiment qu’il puisse y avoir dans le portail des modes d’entrée de navigation, de traduction en français facile à lire et à comprendre déjà dans le site, des facilitations de recherche et puis une proposition adaptée de documents en fonction du profil. Celle-ci va varier, si vous l’avez bien compris dans la démonstration, pour un même utilisateur, elle va pouvoir être différente selon que l’on est en lecture recherche ou en lecture loisir. Donc la question va se poser des « limites » du catalogue ouvert largement qui lui ne permettra pas ça, mais l’idée c’est bien que les bénéficiaires finaux et leurs accompagnants pour les bénéficiaires qui ne pourraient pas se constituer eux même ces profils puissent avoir des résultats complètement adaptés à leurs besoins et à leur environnement
Question EDRLab (L’European Digital Reading Lab)
Le portail qui est le portail des publications accessibles et adaptées, dans tous les profils cités, on tombait sur des personnes à qui on donnait des documents adaptés, des documents Daisy … i ; n’y a pas eu de cas d’utilisation, ou comme pour cette jeune femme qui voulait tranquillement écouter un livre avec un lecteur audio, là un audio book, lui convenait très bien, on lui a casé un Daisy sur son lecteur Daisy. A d’autres personnes, on leur a aussi casé des documents Daisy. A chaque fois on a des documents adaptés et sur ce magnifique portail des documents accessibles et adaptés, on ne voit passer que de documents adaptés. Y aura t il des cas d’utilition ou on répondra à cette personnes, un epub disponible dans le commerce, va l’acheter.
Réponse
J’ai précisé qu’Aïssa tou, lisait des livres en ePub 3 achetés sur son ordinateur + plage braille. L’intérêt du signalement conjoint des œuvres adaptés et accessible est que la production la nativement accessible qui existe déjà, comme on en parlait dans les interventions précédentes, qui a vocation à augmenter au fil du temps, soit bien signalée sur le portail pour que les bénéficiaires finaux de l’exception handicap qui peuvent vouloir lire des livres du commerce le jour de leur parution comme tout le monde puisse bien les connaître et les acquérir. L’idée est bien que tout le monde puisse acquérir des ouvrages comme tout le monde s’ils sont mis à disposition de toutes et de tous dans les formats qui conviennent. Les autres cas de figure qui seront les plus compliqués c’est cette partie qui restera l’exception handicap.
Question :
Quel lien entre ce futur portail et Platon ?
Réponse
Les missions du centre exception handicap vont perdurer. Les mission d’origine, faciliter la production d’adaptation en mettant à disposition, en mutualisant et permettant un transfert sécurisé d’un fichier source des éditeurs vers les organismes adaptateurs, ainsi que le re dépôt des adaptations par les organismes adaptateurs avec vocation de mutualisation. Cette mission va perdurer, en revanche l’objectif est que ce portail ne soit pas une deuxième ou une troisième interface pour ceux qui ont déjà leur propre système de gestion. Mais qu’au maximum on rende les choses transparentes, que les actions puissent se faire via le portail, qui peut-être derrière appelleront le service Platon, peu importe, mais pour la partie des utilisateurs de ce portail qui sont des professionnels de l’adaptation au maximum les choses soient transparentes après la question de savoir si c’est un bout de portail qui se trouve dans Platon ou Platon dans le portail, quelque soit le serveur à l’arrivée, peu importe, notre souhait c’est vraiment travailler avec vous à simplifier ça au maximum. Sachant que la mission conduite par le centre exception handicap perdurera encore.
Question :
Référente handicap, bibliothèque universitaire Paris 8 : C’est plus une inquiétude, y a-t-il des ouvrages auquel les personnes avaient accès gratuitement via la plateforme Platon dû les acquérir eux-mêmes ?
Réponse :
On commence par la seconde question, Si on encourage l’édition, il y des textes de lois pour ce faire, à produire des textes nativement accessibles. C’est pour que les personnes en situation de handicap aient les mêmes droits et les mêmes devoirs que tout le monde, même puissent acheter quelque chose. Si cet ouvrage a été déjà adapté précédemment la question qui va se poser est : est-ce que l’édition accessible a exactement les mêmes caractéristiques que celle qui a été réalisée ? Par ce que certaines adaptations qui peuvent des adaptations à maquette complète qui ont vraiment été produites pour cette personne, pour ses caractéristiques strictement. La question sera plutôt à se poser dans ce sens-là, c’est-à-dire si une version du commerce à les même caractéristiques qu’une version déjà réalisée, il n’y a pas de raison de ne pas les acheter. C’est ce domaine-là sur le corpus du portail qu’il va falloir étudier.
Question :
Référente handicap, bibliothèque universitaire Paris 8 : Pour Platon des webinaires réguliers soutiennent les bibliothécaires qui accompagnent les usagers, un accompagnement similaire sera-t-il mis en place ?
Réponse :
Il y a un marché de webinaire qui est prévu pour ce projet de portail national de l’édition adaptée accessible, les collègues de la DGCS en parleront, c’est eux qui vont porter ce marché. Nous Bibliothèque nationale de France ne sommes pas complètement spécialisé dans l’usage des personnes en situation de handicap et l’idée c’est qu’il y a un accompagnement soit centralisé, via le site web qui dispose d’un accompagnement « virtuel », mais également via des médiateurs de proximité. L’objet de cette médiation est vraiment l’objet du ou des organismes de médiation, de travailler à l’accompagnement des utilisateurs, et, à l’accompagnement et à la monté en compétence de l’ensemble des acteurs ayant vocation à les accompagner. Ces acteurs sont multiples, les bibliothèques, les établissements médicaux sociaux, les professions médicales et para médicales … l’idée est que ce portail soit aussi un centre de ressource. On trouve sur ce portail des informations documentaires mais aussi de la veille sur les appareils de lecture, des tutoriels sur les outils spécialisés, une aide qui soit pour les bénéficiaires finaux, mais aussi leurs accompagnants, qui leurs permettent d’harmoniser leurs pratiques et qui soit un vecteur de monté en compétence des l’ensemble des personnes qui ont vocation à accompagner les bénéficiaires finaux. Lorsque vous parlez de webinaires comme ceux faits pour Platon, j’imagine assez bien qu’il faudrait organiser ce genre de chose pour dans un premier temps sensibiliser très largement, c’est à voir avec les collègues de la médiation. Ensuite quand on parle de formation l’intérêt serait de la formation « appliquée » c’est-à-dire si on prend le cas des bibliothèques « comment est-ce que dans votre bibliothèque avec l’ensemble de votre équipe vous allez mettre en place un circuit » mais pour que celle-ci soit opérante il faut vraiment une montée en compétence et une sensibilisation de l’ensemble des acteurs et pour ça le webinaire est un levier puissant pour ce faire.
Question internet
L’accès au portail sera-t-il possible pour les personnes ne résidant pas en France ?
Réponse
Déjà, le catalogue sera accessible à tous, la question se pose pour la partie soumise à authentification qui l’accès à la bibliothèque numérique aux ouvrages adaptés. En principe oui, si on en croit le traité de Marrakech, sous réserve d’une analyse plus approfondie. Dès lors que le portail est ouvert, pour les personnes en situation de handicap la question sera, comment cette personne qui n’est pas située en France pourra prouver son empêchement, sa déficience. Dans le cadre du traité de Marrakech et aussi au niveau européen, les entités autorisées dans ces pays pourraient éventuellement aider à opérer cette identification et prouver que cette personne en situation de handicap est bien bénéficiaire de l’exception.
Question
Ataf (association des transcripteurs adaptateurs francophones) : Utilisateur de Platon au quotidien la question porte sur le fonds actuellement présent sur Platon. Actuellement, l’usage présenté précédemment, avec les documents présents sur Platon ce n’est pas possible. Y aura-t-il un retour sur le fonds
Réponse
Oui, Platon est vraiment un outil à destination des professionnels, c’est-à-dire professionnel de l’adaptation, professionnel de l’édition. Le centre exception handicap travaille avec ces deux types de professionnels, mais les bénéficiaires finaux ne peuvent accéder directement aux ouvrages de Platon, ils doivent passer par des organismes habilités. C’est en raison de ces limitation qu’existe le projet de portail. Le portail va agréger énormément d’autres données hétérogènes provenant de monde de l’édition qui a son propre format Onix, avec de multiples source de données, et du monde de l’adaptation. Ce qui est sur Platon a à priori vocation à être sur le portail. L’enjeu est que c’est depuis la loi LCAP de 2016 et son décret de 2017, puis la ré habilitation de différents organismes que des ouvrages, des adaptations ont été déposées. Notre enjeu est vraiment de travailler avec des organismes adaptateurs qui voudront contribuer au portail pour récupérer les adaptations antérieures, les métadonnées liées et donc constituer un fonds beaucoup plus riche de ce qui existe aujourd’hui dans Platon.
Platon à l’origine n’était pas du tout cessé être un catalogue. Il pouvait être comparé à un outil de « Ged » la BnF faisait tiers de confiance entre l’organisme et l’éditeur, avec cet enjeu de re dépôt des adaptations, la possibilité qu’il y ait une recherche qui soit un peu publique pour que notamment les bibliothèques qui ne produisent pas d’adaptation mais qui peuvent avoir vocation à les diffuser puissent les voir sans être authentifiées… La raison pour laquelle le portail n’est pas fait à partir de Platon est que technologiquement ce n’est pas possible. Là le cœur du projet de portail c’est d’abord de constituer un site accessible, un moteur de recherche puissant, d’agréger les données, de les rendre accessibles, de les clustériser, de faire des regroupent par œuvres, c’est toute cette mécanique là qui n’a rien à voir avec les capacités technologiques et de recherche de Platon.
Question :
Ataf : a question précédente est qu’il y a beaucoup de documents qui sont des en cours de production, pas des fichiers finaux, ce sont des fichiers de travail à vocation d’être entre transcripteurs / adaptateurs et ne peuvent être transmit à l’utilisateur final.
Réponse
L’hétérogénéité des fichiers est une vraiment question, les utilisateurs finaux doivent pouvoir indiquer les formats qui leur conviennent afin de ne voir que cela.
Question
Il y a sur Platon une confusion entre format de fichier et type d’adaptation. Le même type de fichier peut service à sortir de grand caractère, du braille … sans que ce soit précisé clairement sur Platon. Le retraitement est dans ce sens.
Réponse
Les métadonnées présentent dans Platon sont parfois insuffisantes, mais il est possible qu’elles existent ailleurs et qu’on puise les récupérer. Effectivement, intégrer le corpus de Platon ce n’est pas qu’avec les métadonnées de Platon, on peut imaginer de les enrichir d’une autre façon. Une piste est d’exploiter le fichier pour en sortir des métadonnées de façon autant automatisée que possible. Dans certain un être humain passera dessus pour vérifier si ce fichier répond aux métadonnées « douteuses » dont nous disposons, par ce que celles-ci ne paraissent pas coller aux fichiers ou pour trancher si ce fichier est, ou non, diffusable. Le travail avec les transcripteurs est effectivement de dessiner le contour du corpus qui sera effectivement diffusable au public. Le but d’imaginer des modalités d’interconnexion avec des systèmes d’informations des organismes adaptateurs partout où c’est possible pour récupérer des métadonnées enrichies, lesquelles seront injectées dans les bases de données pour un service de meilleure qualité. Oui agréger des données hétérogènes est un travail colossal qu’on automatisera autant que possible mais il y aura forcément beaucoup d’intervention humaine pour arriver à un résultat compréhensible par un utilisateur final, qui ne soit pas trop décevant. On ne peut pas laisser un utilisateur se confronter à 5 expériences décevantes d’ouverture de fichier.
Question internet
Les adaptations en braille papier seront-elles bien proposées sur le portail, à quel coût
Réponse
Oui, c’est très important, c’est un outil numérique, sur le web, mais le corpus contenu c’est vraiment signaler la production tant physique que numérique. Quand au coût c’est à voir avec l’institut national des jeunes aveugles présents sur la table précédente, sur le modèle économique de la production.