Vers un accès et une offre à la lecture améliorés pour tous (transcription des interventions du 19 novembre 2024) Textes d’ouverture – 01

Textes d’ouverture

Madame Sophie Rattaire, coordinatrice interministérielle de l’accessibilité universelle

Mesdames et messieurs bienvenue à tous. Nous allons commencer à cette journée qui est consacrée à un accès à une offre à la lecture pour tous améliorer. Je suis Sophie Rattaire. J’ai le plaisir d’animer toute cette journée et nous allons donc la passer ensemble. Je vais tout de suite laisser la parole à Monsieur Gilles Pécout, président de la Bibliothèque nationale de France pour ouvrir cette journée.

Monsieur Gilles Pécout, président de la Bibliothèque nationale de France,

Madame la Ministre, madame la coordinatrice du secrétariat général du comité interministériel du handicap, monsieur le directeur du livre, directeur adjoint à la directrice générale des médias industries culturels au ministère de la Culture, Mesdames et Messieurs les représentants des divers ministères compétents, Mesdames et Messieurs les intervenants, Madame la Directrice générale des services et des réseaux à la bibliothèque nationale, chers et chers collègues de la bibliothèque et surtout vous chères et chers amis présents ce matin.

Madame la ministre, vous nous faites honneur, en venant la Bibliothèque nationale grâce à l’invitation du secrétariat général du comité interministériel du handicap, que je remercie pour cette preuve de confiance double. Oui au nom de nos équipes, je suis particulièrement heureux et honoré comme président de la Bibliothèque nationale de vous souhaiter la bienvenue, Non pas d’ouvrir ce séminaire consacré à l’accès à l’offre la lecture pour tous, mais en tout cas d’être présent à son inauguration. Nous sommes très satisfaits d’abord parce que notre bibliothèque est par vocation et dirais-je aussi par choix politique et social le lieu. Le lieu éminent d’échanges sur la lecture autour de deux impératifs, qui ont largement été intégrés par nos équipes, par nos prédécesseurs, comme par nous-mêmes :

  • Le premier est très simple, c’est la question de la diversification et de la démocratisation du lectorat et des lecteurs.
  • Le second, c’est la contribution claire et nette, à la recherche théorique et appliquée sur l’amélioration des pratiques de lecture.

La troisième bibliothèque du monde, parfois on dit deuxième, même cela dépend des statistiques qu’on utilise. Notre bibliothèque avec ses 48 millions de documents, son million et demi de visiteurs, de lecteurs, sur plusieurs sites, dont un site ouvert à tous les publics.  Outre sa vocation d’espace pour les chercheurs, la bibliothèque à donc à cœur de favoriser la réflexion, mais aussi la pratique de l’accent inclusif à la lecture. Il y a, à peine quelques semaines, j’ai ouvert ici même, une journée de formation organisée par le groupement des professeurs et éducateurs d’aveugles et d’amblyopes, pour rappeler le rôle que doit jouer notre bibliothèque et notre ministère dans la formation des formateurs ; en lien avec l’éducation nationale sur ces questions. Plus précisément Madame la ministre et chères et chers amis ce séminaire s’inscrit dans l’action que la bibliothèque, comme tout établissement public, digne de ce nom, doit avoir pour déployer une pleine démarche d’intégration des personnes en situation de handicap : collègues, visiteurs, lecteurs, usagés.

Alors que dans quelques mois, nous commémorons les 20 ans de la promulgation de la loi du 11 février 2005, pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, « dites » loi sur l’inclusion. On le voit bien la lecture pour tous, n’est pas simplement une obligation à un impératif moral, c’est un droit, c’est une obligation liée à l’exercice plein de la citoyenneté et de notre démocratie sociale et culturelle. Établissement public voué aux services publics, la Bibliothèque nationale de France est engagée dans une politique d’amélioration des conditions de travail en général, d’aménagement spécifique de l’accessibilité et de l’environnement de travail pour les personnes en situation de handicap en particulier. En ce domaine, comme en tant d’autres qui relèvent donc vraiment de notre démocratisation, il n’est d’approche efficace qui ne soit qu’une approche globale : formation des agents, suivis de nos politiques publiques internes, accueil des publics en situation de handicap dans les salles, elles-mêmes. Que les matériels et évidemment développement de ressources et de moyens à la disposition des lecteurs et utilisateurs à distance ou sur place, exploitation thématique de nos collections patrimoniales ; organisation d’événements et de réflexion sur le handicap dans la bibliothéconomie et dans l’univers de la culture et des savoirs. Notre mission handicap dépendant de la direction des publics, à la bibliothèque, en effet la lourde la lourde responsabilité dont elle s’acquitte parfaitement de veiller à ce que la loi du 11 février soit effectivement appliquée. Notre action en faveur de la lecture, s’exerce de longues dates désormais, puisque depuis 15 ans la bibliothèque est engagée dans la facilitation de l’accès à la lecture pour les personnes en situation de handicap grâce à son centre exception handicap, qui administre la plateforme Platon et travail en lien constant entre 1500 éditeurs et plus d’une centaine d’organisations, d’organismes, d’adaptation. Les livres sont ainsi adaptés selon les formats suivants : gros caractères papier, PDF, traitement de texte, braille, numérique et audio. On travaille au concours de l’intelligence artificielle dans le potentiel de nouvelles formes d’adaptation et même de production. C’est bien dans ce sillage que les équipes de la Bibliothèque nationale de France entendent produire l’effort d’intelligence collective au cœur du projet du PNEA.

Le portail national de l’édition adaptée accessible aura vocation nous le savons, à desservir à partir de 2027 aussi bien les professionnels que les lecteurs directement et leurs accompagnants. Ce sera une étape décisive, ce sera peut-être une étape révolutionnaire de plus franchie dans l’itinéraire, qui fait des personnes en situation de handicap visuel non seulement des lecteurs de plein droit mais aussi des usagers professionnels de la bibliothèque et aussi des chercheurs en capacité d’assumer vraiment leur mission de chercheurs à la Bibliothèque nationale dont c’est une vocation première. Il ne me revient pas dans ces quelques propos liminaires, d’évoquer le contenu et les modalités du portail bien évidemment, mais en revanche, j’entends simplement vous dire au nom de nos collègues, de nos équipes de la direction des services et des réseaux au premier titre, de la direction des collections, de la direction des publics, que la bibliothèque s’engage résolument et avec bonheur, avec le soutien de son ministère de tutelle dans ce travail. Un travail collectif, partenarial, avec une diversité d’acteurs que vous représentez ce matin. Un travail et un projet qui renvoient, comme je l’ai dit à nos missions d’élargissement des publics, mais aussi à notre rôle de vecteur de démocratie culturelle et scientifiques dans les territoires, car cette plate-forme a vocation à travailler avec les bibliothèques diffuseuses de cette production sur l’ensemble du territoire. Enfin qu’il me soit permis d’ajouter un aspect qu’on a moins coutume d’évoquer, à savoir le fait que, grâce à cela, l’exemplarité de notre paysage culturel et éditorial français en la matière s’impose encore davantage. Ce portail aura sans doute vocation, je ne le sais pas mais je dis, aura sans doute vocation à faire école dans le monde. En tout cas Madame la ministre, Madame la coordinatrice, nous nous engageons à le valoriser, comme exportation de bonnes pratiques, au nom de notre interministériel, dans la diplomatie culturelle et scientifiques portées, par la Bibliothèque nationale de France. Une diplomatie culturelle et scientifique qui est une diplomatie de réciprocité et une diplomatie de solidarité. Elle s’exerce au cœur du réseau des bibliothèques francophones numériques dans le sillage de la récente déclaration de Villers-Cotterêts. Merci à vous de votre confiance bienvenue et bon travail.

Madame Charlotte Parmentier-Lecoq, Ministre déléguée auprès du Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes, chargée des  personnes en situation de handicap.

Monsieur le Président, merci beaucoup pour vos mots, merci pour votre accueil et puis surtout merci pour votre engagement. Mesdames et Messieurs les représentants des ministères et des administrations centrales, Mesdames et Messieurs les représentants d’associations, Mesdames et Messieurs les professionnels du secteur du livre et de l’édition. D’abord je vais vous dire que je suis très heureuse d’être parmi vous pour ce séminaire consacré au livre accessible et adapté. Rappeler avant toute chose une vérité essentielle : l’accès à la lecture et plus largement à la culture, constitue un droit fondamental que nous devons garantir à l’ensemble de nos concitoyens. Aujourd’hui force est de constater qu’il nous reste encore du chemin à parcourir en la matière. Oui, il nous faut avancer et surtout nous appuyer sur les technologies à notre portée, pour pouvoir faire de l’accès à ce droit, une réalité.

Dans cette perspective la mise en œuvre du portail national de l’édition accessible et adaptée et l’une des réponses concrètes que le gouvernement souhaite déployer ; Cette mesure, je le rappelle représente bien des engagements du Président de la République lors de la dernière conférence nationale du handicap en avril 2023. La création de ce portail part d’abord d’un constat que nous partageons tous : l’offre existante dans le domaine de l’édition accessible ou adaptée ne permet pas, à l’heure actuelle, de répondre aux attentes des personnes en situation de handicap. Pour pallier cette carence, le portail sera donc un levier majeur pour améliorer l’accès à la lecture de toutes et tous. Ainsi cet outil numérique s’organisera autour de trois fonctionnalités qui seront proposés au public des 2027 : Un catalogue national pour permettre de référencer les livres existants dans un format accessible ou adapté ; une bibliothèque numérique nationale réunissant, les fichiers de livres adaptés sera également créé et enfin les personnes pourront accéder à une bourse de demande permettant qu’un bénéficiaire dispose d’un livre dont la version accessible n’existerai pas. Je profite également de ce temps d’intervention pour saluer la méthode de travail qui a été choisie pour mener à bien ce projet. Je tiens à souligner la coordination indispensable des administrations centrales. Je remercie également les équipes de la BNF et de l’Institut des Jeunes Aveugles pour le pilotage de leur groupe de travail et surtout je tiens à insister sur l’appui et l’expertise nécessaire des associations et des représentants de personnes en situation de handicap, qui sont, il faut le rappeler, le plus à même, d’exprimer les attentes et les besoins des personnes concernées. Je n’oublie pas non plus la participation des organismes gestionnaires d’établissements sociaux et médico-sociaux, des professionnels de la transcription de l’adaptation et de la traduction documentaire, ainsi que des entreprises et associations et syndicats professionnels de l’édition. Enfin, je pense important de rappeler que ce sujet relève d’un travail interministériel et je poursuivrai des échanges déjà engagés avec mes prédécesseurs. D’abord avec ma collègue ministre de la Culture mais également avec le ministre de l’éducation nationale, le ministre délégué en charge de la réussite scolaire, pour ce qui relève plus spécifiquement de l’accessibilité des manuels scolaires. Je sais que vous allez aborder ce point un peu plus tard dans la journée.

Vous l’aurez compris ce projet bénéficie du soutien de l’État et cela passe bien sûr par des moyens financiers : 13,9 millions d’euros sont prévus pour la date 2023 2027 et le ministère chargé des personnes en situation de handicap font tout ça part à hauteur de 8,9 millions. Ces moyens sont notamment sécurisés, je tiens à souligner dans le cadre du budget pour 2025 à hauteur de 2. 5 millions pour l’année à venir. Si des moyens conséquents nous permettront sans nul doute de la mise en œuvre du portail de l’édition accessible et adaptée, il nous faut également envisager les perspectives sur le long terme. Pour ce faire je souhaite que nous puissions lancer rapidement très rapidement la mission confiée à l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) et à l’IGAC (Inspection générale des affaires culturelles) visant à proposer des pistes pour élaborer un plan de production et un modèle pérenne d‘une filière de l’édition accessible et adaptée. Je pense en effet, que sur la question de l’accessibilité de façon plus générale, nous nous devons d’avoir une vision au long cours car sur ce sujet plus qu’un autre, nos concitoyens expriment des attentes extrêmement fortes et légitimes. Aussi, je serai vigilante à ce que la dynamique, initié par les Jeux olympiques de Paris 2024, puisse se poursuivre et c’est la raison pour laquelle j’ai souhaité, avec le Premier ministre, que le prochain comité interministériel du handicap, qui se tiendra en janvier mettent en avant la question de l’accessibilité et de l’héritage des jeux. Vous l’aurez compris, la politique de l’accessibilité constitue l’un des axes prioritaires de ma feuille de route et c’est donc naturellement que j’apporte tout mon soutien à la mise en œuvre du projet qui nous réunit aujourd’hui. Je vous souhaite un excellent séminaire et je vous remercie.

Monsieur Nicolas Georges, Directeur, chargé du livre et de la lecture au Ministère de la Culture, direction générale des médias et des industries culturelles.

Madame la ministre chargée des personnes en situation de handicap, Monsieur le Président de la Bibliothèque nationale de France, que je remercie chaleureusement au nom de tous les participants pour son accueil ainsi que nos collègues de la Bibliothèque nationale de France, mes chers collègues, mes chers amis et une mention spéciale pour nos collègues et amis d’ailleurs du CIAS (Comité interministériel consultatif d’action sociale des administrations de l’État) qui depuis de longues années maintenant, sont des compagnons de route de l’ensemble des projets dont il sera question aujourd’hui, qui seront discutées dans ce séminaire, qui est une première. Il me revient de vous dire toute importance, qu’attache notre Ministre Madame Dati, à l’accès à la culture des personnes en situation de handicap sur l’ensemble du champ culturel, mais pas seulement du livre qui nous intéressera aujourd’hui n’a pu être présente ce matin, il y avait le Conseil des ministres bien sûr. Sachez néanmoins que l’intérêt du ministère de la Culture pour cette question et en particulier celle qui nous anime à aujourd’hui est ancienne et constante.

Trois facteurs se combinent pour expliquer les développements actuels qui feront l’objet de cette journée inédite. Dans un premier temps les transformations du cadre juridique, la directive européenne du 17 avril 2019 portant sur l’accessibilité des produits et des services ; Comme l’a dit le président de la BNF, elle vient 20 ans après la loi de 2005, engager des dispositions et des transformations profondes pour ce qui est de l’accès aux livres. Puisqu’elle fait obligation à partir de l’année prochaine de publier des livres en version numérique dans des formats nativement accessibles. C’est à dire des livres qui seront accessibles dans les mêmes conditions pour nos concitoyens handicapés que pour tout un chacun. Il s’agit là vraiment d’un progrès considérable en matière d’inclusion et la France a beaucoup œuvré notamment avec le ministère de la Culture pour que ces dispositions prennent place dans ce texte.

Deuxièmement, les opportunités offertes par les technologies modernes, le numérique représente un formidable potentiel en matière d’accès aux livres pour les personnes en situation de handicap : la promesse qui peut être faite à nos concitoyens est que dans un avenir très proche. C’est à dire demain tout bonnement, que la fin du rationnement des livres qui leur sont accessibles, soit une réalité. Enfin tout cela ne pourrait avoir lieu sans une ferme volonté du gouvernement, je crois que tous ceux qui sont ici dans cette salle peuvent en témoigner. Le Gouvernement a souhaité se saisir à bras le corps de ce dossier de l’accès aux livres pour les personnes handicapées avec l’ensemble des parties prenantes que vous êtes et qui discuterons pendant toute la journée de ces questions. Le gouvernement souhaite effectivement, que la promesse devienne une réalité et que la vie de nos concitoyens, change véritablement, demain, dans des délais très brefs sur ce périmètre de l’accès au livre. Nos objectifs communs, sont au nombre de trois. Le premier bien entendu, c’est réussir la mise en œuvre de la directive de 2019. Cela concerne de très nombreux acteurs, des éditeurs aux fabricants de matériel. Cela nécessitera incontestablement un accompagnement des usagers, une période de transition au cours de laquelle, il faudra effectivement former, accompagner, les usagers et nous souhaitons nous engager résolument dans cette voie. Troisièmement faire connaître à tous l’offre existante, qui va être une offre abondante, accessible et adaptée et accélérer la mise à disposition des titres. C’est l’objet du nouveau service national ou portail national de l’édition accessible et adaptée encore une fois cette question de création d’un service national est tout à fait fondamentale.

Troisièmement faire évoluer le secteur de l’édition adaptée. Il faudra qu’il s’adapte bien entendu à la nouvelle donne, qui sera peut-être nous l’espérons, une donne d’abondance plus que de rareté pour tenir compte de l’arrivée de l’édition accessible et du service du portail national son rôle se transformera mais demeura tout à fait fondamental. Pour accompagner l’avènement du livre numérique nativement accessible, le gouvernement a lancé en 2017 une structure interne, un comité de pilotage qui réunit tous les ministères concernés qui sont présents aujourd’hui. Les organisations représentant les personnes handicapées, professionnels du livre numérique et des bibliothèques, les éditeurs sont bien sûr concernés au premier chef, et je voudrais saluer l’action depuis un certain nombre d’années du milieu de l’édition de notre pays qui s’est résolument engagé sur cette voie du livre accessible. Bien avant d’ailleurs, qu’il en soit fait obligation par la directive. Il faut saluer l’action des éditeurs, la mise en œuvre de performances nouvelles en matière de livres numériques et dans tous les secteurs. Je parle bien entendu aussi, des secteurs du livre scolaire. Le succès de cette diffusion implique d’autres acteurs, la mobilisation des diffuseurs, des distributeurs, surtout des fabricants de matériels qui sont peu nombreux presque je crois inexistant dans notre pays et de logiciels. Je sais pouvoir compter par ailleurs sur nos collègues de l’Autorité de régulation, Arcom, sur l’ensemble de ces chantiers et nous savons pouvoir compter sur les établissements publics du ministère de la Culture. La Bibliothèque nationale de France qui nous accueille aujourd’hui et qui va faire en sorte, monsieur le Président nous l’a dit, que cette promesse d’une bibliothèque nationale du handicap, service national du handicap, deviennent une réalité également. La bibliothèque a, depuis de nombreuses années, su démontrer ses compétences en la matière avec la plateforme Platon.

Le Centre national du livre prendra en compte les enjeux d’accessibilité dans ses missions. Il soutient la rentrée littéraire en Daisy depuis 2013 et propose depuis 2014, une aide au développement de la lecture auprès des publics spécifiques. Il réfléchit à mieux accompagner les éditeurs dans la production des contenus nativement accessibles. Et puis la Bibliothèque publique d’information, la BPI, est appelée à jouer un rôle majeur dans la montée en compétences du réseau des bibliothèques territoriales. Nous sommes tous engagés dans un grand mouvement collectif qui associe de manière, je l’espère de manière satisfaisante des acteurs très différents, associations qui portent la parole des usagers, des entreprises privées, de nombreux départements ministériels au-delà de ce représentés à la tribune. Je citerai les ministères chargés de l’enseignement supérieur du travail et de l’agriculture dont je salue les collègues ici présents.

Une de ces conditions de notre réussite et l’information de tout sur l’avancée de ces dossiers, cette réunion se veut un point d’étape général, il y en aura probablement d’autres, c’est la première édition de ce type même si nous ne pourrons répondre aujourd’hui à toutes vos questions. J’espère que cette journée permettra à chacun de repartir avec une vision plus générale, plus globale, du processus engagé depuis un certain nombre d’années, avec la conviction de l’engagement des pouvoirs publics pour améliorer, sincèrement, la vie des personnes en situation de handicap. Je crois Madame la ministre que j’ai cru dire que vous étiez une cavalière confirmée, ces projets qui sont partis au trot, doivent maintenant prendre le galop, et, nous espérons effectivement nous engager définitivement dans cette voie, je vous souhaite de très bon, de très positif travaux durant toute cette journée, merci.

Monsieur Sébastien Mounié, Chef du bureau de l’école inclusive au ministère de l’Éducation nationale.

Madame la ministre déléguée chargé des personnes en situation de handicap, Monsieur le Président de la Bibliothèque nationale de France, Monsieur le directeur chargé du livre et de la lecture, Madame la secrétaire générale du comité interministériel du handicap, Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités, au nom de la ministre de l’Éducation nationale et du ministre délégué, je suis ravi de vous retrouver pour ce premier séminaire national dédié à l’accessibilité du livre pour les personnes en situation de handicap.

Ce séminaire s’inscrit, dans le mouvement, de nombreuses mesures annoncées, par le Président de la République, lors de la dernière conférence nationale du handicap du 26 avril 2023. En matière de politique du handicap et à la veille du double anniversaire de la loi de 1975 et du 11 février 2005 sur le handicap, que de chemin parcouru et nous avançons encore au sein de nos écoles l’accessibilité du livre et au livre quelle que soit sa forme, littérature de jeunesse classique, manuel scolaire et quel que soit son format papier au numérique joue un rôle majeur. Car comment exiger de l’école qu’elle soit une école pour tous, si ces outils d’accès au savoir ne sont pas accessibles à tous. Comment diffuser l’accès à la culture, à l’enseignement, à la formation initiale et continue, à l’emploi, si nos outils ne sont pas accessibles pour tous. Aujourd’hui, nous scolarisons plus de 519 000 élèves en situation de handicap dans nos écoles. Ce mouvement historique, pour une école de plus en plus inclusive dans un parcours de scolarisation de droit commun, va se poursuivre. C’est le fruit d’une mobilisation constante de l’État et c’est tout simplement le sens de l’histoire. Je me refuse cependant à ne porter sur notre déploiement de l’école inclusive qu’un regard quantitatif.

La scolarisation de tous les élèves quel que soit leurs besoins nous oblige. Je mesure à quel point le parcours peut être complexe, pour les familles et les élèves. Et combien nos professeurs et équipes pédagogiques doivent faire preuve d’adaptation, voire parfois d’innovation. C’est une belle avancée, que celle qui nous réunit aujourd’hui. Ce portail national de l’édition accessible et adaptée permettra à toute personne en situation de handicap à partir de 2026 de trouver plus facilement, une offre riche de livres accessibles et de documents adaptés. C’est sans aucun doute une réponse, pour lever de nombreux obstacles à la lecture. Et que ce plaisir soit accessible à tous. Il s’agit d’un véritable progrès vers l’égalité d’accès pour tous, au savoir, pour les élèves, les enseignants, les enseignants chercheurs et les parents.  Il nous appartient collectivement État, BNF, INJA (Institut National des Jeunes Aveugles), en lien avec nos partenaires que sont les collectivités territoriales de faire connaître ce portail. Bien sûr notre objectif est total, les livres scolaires et les manuels scolaires numériques, doivent être nativement accessibles. Je me tourne vers les éditeurs des manuels scolaires avec lesquels nous travaillons, sur de nombreux sujets comme la labellisation. Nous devons progresser collectivement pour partager nos connaissances et lever les frais techniques, pour ainsi mieux répondre aux besoins des élèves et des enseignants. Nous en avons conscience, c’est un défi technologique, didactique, mais aussi pédagogique et un objectif partagé, et nous avancerons. L’enjeu des années à venir est de poursuivre la transformation de l’école, pour la rendre plus accessible, une école pour tous, proximité, prise en charge collective des besoins des élèves, rapidité et pertinence des réponses apportées, accessibilité pédagogique soutien aux équipes. C’est l’ambitieux programme de notre école pour tous. L’école inclusive avance, ce sont tous les élèves et notre société qui progresse. Je sais pouvoir compter sur votre engagement pour faire vivre cette école pour tous et vous en remercie. Je vous souhaite, je nous souhaite un bon séminaire de travail, je vous remercie.