Vers un accès et une offre à la lecture pour tous améliorés (Les éditeurs atypiques – 04)

Les éditeurs atypiques : partage d’une approche singulière

Caroline Chabaud, Mes mains en or ; Florence Brillet, Adabam Édition

Madame Caroline Chabaud (Mes mains en or) ; Madame Florence Brillet (Adabam Édition)

Bonjour, je suis Caroline Chabaud directrice et fondatrice des éditions Mes mains en or.

Je suis Florence Brillet, j’ai créé les éditions Adabam, il y a maintenant 15 ans. Une maison d’édition jeunesse, spécialisée dans l’édition de livres pour les enfants qui ont des troubles neurodéveloppementaux. Plus précisément troubles dyslexiques, dyspraxique, neurovisuel et bien plus large. Parce que les livres adaptés que l’on peut créer, ça concerne bien plus de personnes qu’on ne le pense.

Merci tout d’abord pour vous présenter le collectif, on l’a créé récemment. Ça fait à peine deux ans. À l’origine, donc Florence, moi-même, Agnès Binsztok des éditions Voir de près et Sylvie Sternis de l’Escalire. Depuis de nombreux éditeurs nous ont rejoints, puisque nous sommes 10 ou 11, je crois, à ce jour. Pourquoi on s’est rassemblé ? On s’est rassemblés pour valoriser, mettre en avant, les besoins de l’édition adaptée indépendante. Des petits éditeurs, tels que nous sommes qui répondent à des besoins spécifiques et puis aussi pour porter collectivement une parole politique, auprès des politiques qui travaillent et qui œuvrent sur l’édition adaptée. Nous sommes des éditeurs, mais nous ne sommes pas que des éditeurs, nous sommes vraiment tous, des experts dans notre domaine respectifs. On fait à la fois de l’édition adaptée, certains proposent de la formation, de la médiation, travaille pour certains sur des projets de recherche, pour partager aussi savoirs et compétences. Nous n’avons pas tous les mêmes modèles économiques. Ça c’est important. On a tous des modèles économiques qui sont fragiles. On répond tous à des besoins différents. L’offre que nous proposons est non exhaustive. On parlera peu ou pas du numérique accessible, qui est une réponse formidable, depuis ces 10 dernières années, mais qui ne doit pas être pensé comme être, la réponse. Les personnes ayant des besoins spécifiques à la lecture ont droit à une pluralité de ressources. Notamment aujourd’hui, lorsqu’il est demandé aux enfants de passer moins de temps sur les écrans. Il est important d’avoir cette pluralité de possibilités de lecture. Nous allons présenter les moyens de compensation à la lecture, auquel chacun répond chez LEA (Les Éditeurs Atypiques). Vous pouvez retrouver un site, qui regroupe certaines informations et qui vous renvoie sur le site de chaque éditeur.

On va commencer par parler dyslexie, entre autres. Une chose très importante, c’est qu’on ne s’improvise pas éditeur de livres adaptés pour les dyslexiques. Ça demande beaucoup de travail, beaucoup de connaissances, beaucoup de présence sur le terrain. Je peux vous assurer que, comprendre le cerveau d’un dys, c’est un sacré défi. Il y a autant de cerveaux que d’enfants que de personnes enfin bref, c’est assez complexe. Dans notre collectif, il y a trois maisons d’édition donc Adabam et la Poule qui pond. Nous sommes deux éditeurs à proposer de réels livres adaptés. Je vais vous montrer tout à l’heure, une image pour vous montrer les différences, entre les différents types d’adaptation que l’on peut proposer. On est très peu d’éditeurs en réalité, parce que ça coûte très cher comme je vous ai dit et que on a tous les deux un pôle recherche assez important. Pour vous donner une petite idée, quand nous on adapte un livre sur un format A5, c’est 4,5 pages par heure. Le temps d’appliquer toutes les aides, qu’on a identifié par le biais de nos recherches. La Poule qui pond propose une solution, Adabam propose une autre solution. Ce qui est formidable, c’est qu’on a la même base, mais on peut comme ça, proposer deux techniques différentes et répondre à plus de besoins et de demandes. Tom Pouce a intégré récemment notre collectif. Tom Pouce propose des guides, sur les différents handicaps, qui sont très bien conçues, mais ne propose pas de livres adaptés pour les dys, c’est plus des guides pratiques. Maintenant, on va pouvoir passer à l’autre petite image.

Voilà donc là je vous ai mis des exemples, je vais vous les décrire. Vous avez trois formats de textes, vous avez un texte sans aménagements. C’est un texte classique que l’on peut trouver dans n’importe quel type de livre où vous voyez que c’est écrit assez serré, il y a beaucoup de textes dans la page. Le texte est souvent justifié. Il y a des césures, Il n’y a pas le même espace entre les mots. À côté, je vous ai montré ce que c’était qu’un livre accessible. Alors là, c’est vraiment propre aux troubles dys. Le livre accessible et le livre adapté, il faut vraiment bien les différencier.  Le livre accessible, tout de suite vous voyez que la mise en page est plus aérée. Ce sont des livres qu’on va proposer pour des enfants, qui sont plus en manque de confiance, qui ont besoin d’être rassurés. Quand ils ouvrent la page, il y a moins de textes à lire. Ça leur fait beaucoup moins peur. Est-ce que ça aide à un enfant dys ? Alors un enfant en primaire, non, absolument pas ; par contre en fin de primaire, collège ce sont des enfants qui ont déjà mis en place leurs stratégies de lecture. Oui, on peut commencer, parce que l’objectif c’est aussi d’amener l’enfant à lire, sans les aides. Je vais vous dévoiler un scoop. Dans cette page là, vous voyez comme moi que j’ai mis les lettres muettes en gris. Ça c’est assez exceptionnel dans les livres accessibles et je vais vous dire pourquoi on a mis ces lettres-là. On a mené une étude en 2019 et on s’est rendu compte, que le fait de griser les lettres muettes permettait aux enfants de mémoriser les particularités orthographiques des mots. Pourquoi ? Parce que lorsque vous lisez vous allez vous arrêtez sur les lettres qui n’ont pas la même couleur et voilà. On a fait le test avec le mot « étang », où à force de lire le mot « étang » avec le « g » en gris et quand on a demandé aux enfants d’orthographier. Ils ont tous mis, la lettre « g » à l’écriture. Donc ça a été une petite découverte, on a pu découvrir beaucoup d’autres choses, et là monsieur Mounier, si vous voulez qu’on partage nos découvertes. Vous allez voir qu’on a beaucoup de choses à échanger. À côté, je vous ai mis, ce que c’est qu’un livre adapté pour les dys. Un livre adapté pour les dys, systématiquement, vous allez trouver, soit un codage couleur, soit des symboles. Ici, je vous ai mis un livre avec une alternance de mots en couleur et un cadre – est-ce qu’il y a le cadre ? Ah non, il n’y a pas le cadre. Normalement, il aurait dû avoir le cadre, je me suis trompé – le truc, le fait de mettre un cadre ça aide. Parmi les symboles, il y a aussi les petits ponts phoniques que l’on va mettre sous les mots. Ça c’est la technique que je développe, la Poule qui pond, par exemple, va proposer plutôt une alternance de syllabes en couleurs. Il n’y a pas une adaptation mais des adaptations. Nous, on a identifié cette adaptation, qui ont permis d’améliorer la fluidité de lecture. C’est quand même très spécifique et vous comprenez qu’on ne peut pas éditer des livres avec toutes les formes d’adaptation.  On est obligé de faire des choix. La Poule qui pond a fait un choix, Adabam en a fait un autre. On est très complémentaire. Par contre, après, on fait beaucoup de formations auprès des enseignants pour leur donner tous les outils, qui permettent, après, d’adapter leurs cours. Je ne peux pas rentrer dans le détail, parce que je pourrais durer des heures, là-dessus, je vais m’arrêter là sur les troubles dys. Ce qui est très important à retenir, c’est que les livres accessibles et livres adaptés, n’ont pas les mêmes objectifs. Il faut faire très attention, si vous proposez à un enfant 10 un livre qui est mal adapté, ça sera un livre qui va devenir contre-productif. Il faut aussi penser au bien-être de l’enfant, donc faut faire très attention. Les besoins des lecteurs ne sont pas les mêmes, en primaire, au collège ou au lycée. On n’aura pas les mêmes adaptations. Très important, seuls les lecteurs concernés, peuvent choisir les aides dont ils ont besoin, d’où la multiplication des offres. On ne s’improvise pas, je vous l’ai dit, éditeur spécialisé dys. Tout ce qu’on met en place pour les enfants dys, je peux vous assurer que ça fonctionne pour tous les normaux lecteurs.

Alors en ce qui concerne la déficience visuelle, je voulais rappeler avant de revenir sur les éditeurs qui proposent de l’édition adaptée, pour les lecteurs déficients visuels, de bien faire la différence entre la malvoyance et la cécité, qui n’ont pas les mêmes besoins. Pour répondre aux besoins de la malvoyance, on va être plutôt sur du gros caractère. L’audio aussi peut répondre à la malvoyance. Pour la cécité, on va être dans le braille. Alors dans le braille, il y a le braille papier, il y a le braille numérique. Il va y avoir les albums tactiles pour les plus jeunes et il peut y avoir aussi l’audio. Les éditeurs spécialisés sur le braille et le tactile sont Mes mains en or et Les doigts qui rêvent. L’édition de livres en braille et gros caractères et images tactilement illustrées, répond à des besoins spécifiques. Il faut respecter les normes du braille, le calibrage du braille, je le répète et je le précise parce que, il arrive que l’on voit en braille, parfois ou avec du braille, avec l’intention d’en mettre et d’être adapté pour les lecteurs déficients visuels, mais, qui sont, si je puis dire, mal calibré et parce qu’on a voulu les produire pas cher aussi, qui ont un braille qui est quasiment illisible. Notamment pour des jeunes lecteurs qui sont dans le développement et l’apprentissage de la lecture. Ça c’est important, d’avoir un livre avec une qualité de braille. C’est comme si, nous voyants, on nous donner des livres avec une police qui serait illisible. À quoi ça sert, à rien dans ces cas-là, il vaut mieux ne pas faire de livres. Donc les livres, aussi bien chez Les doigts qui rêvent que chez Mes mains en or, sont en braille intégral et pareil pour faire des images tactiles. Il ne s’agit pas de se dire « super, je vais prendre une image je vais la mettre en relief et puis voilà ». Non, c’est bien plus complexe que ça. Le travail de réfléchir, de penser l’image, pour qu’elle soit comprise par les enfants déficients visuels. C’est un processus qui est long et complexe et qui demande des compétences particulières et une fois de plus qui coûte cher. On a des modèles économiques qui sur le livre tactile sont pas rentables, c’est aussi important d’en tenir compte.

On va trouver aussi donc dans le collectif des éditeurs qui vont proposer du gros caractère. Chez Mes mains en or et chez Les doigts qui rêvent, on propose du gros caractère, souvent associé au braille et à l’image tactile. Parfois, on a sorti par exemple un livre volontairement dans une version uniquement gros caractères. À vue d’œil et Voir de près proposent aussi des collections, aussi bien pour enfants et adultes en gros caractères. Je précise avec un gros caractère qualitatif, qui répond aux normes du gros caractère, avec une police sans empattement, une taille de caractère supérieur à 16, un interlignage plus important. Sur un même document des récurrences, qui reviennent régulièrement au même endroit, pour que la personne malvoyante puisse retrouver les informations. Un papier aussi qui empêchent ce qu’on appelle les écritures fantômes, lorsqu’on voit à travers et ça, ça peut engager des difficultés à la lecture, donc un papier non transparent.

Là, je vous ai mis un exemple de document, classique où on va on va trouver aussi des césures, parfois de l’Italique, du gras, du souligné etc. Ça ne convient pas du tout pour des publics malvoyants, parce que c’est trop complexe à lire. À côté, vous allez voir donc un texte, dans une police luciole, en grand caractère, avec un interlignage plus important et on voit tout de suite le confort de lecture que ça peut nous apporter à tous. Je dis toujours que le soir, quand on est un peu fatigué, lire un livre comme ça, c’est plus confortable et moins fatigant aussi. Une fois de plus, on fait des livres adaptés pour un public spécifique, mais qui peuvent aussi être utilisés, par d’autres publics, voire parfois par tous.

Sur le Falc, le facile à lire et à comprendre pour les personnes déficientes intellectuelles, avec ou sans troubles du spectre de l’autisme. On va avoir les éditions Kiléma qui propose des adaptations d’œuvres classiques en Falc. C’est assez récent et ils font un travail qui est assez exceptionnel. À Mes mains en or, on propose de l’édition Falc aussi. Par contre, c’est une autre démarche, on co-construit des livres avec des personnes déficientes intellectuelles, pour les impliquer dans le processus créatif et proposer des livres qui répondent à leurs besoins. L’Escalire propose du livre en pictogramme, les éditions François Baudez, qui ont été les précurseurs avec Faleac, du livre en Falc. Il propose notamment le code de la route en falc et les éditions Tom Pouce qui vont proposer, plutôt pour les professionnels, des livres pour s’informer sur le sujet. Je vais passer très rapidement donc sur les grandes règles du Falc, il y en a beaucoup plus. C’est des mots simples, des phrases courtes, des phrases plutôt affirmatives, une seule idée par phrase, éviter les pronoms personnels, expliquer les mots difficiles, une présentation clair du document, utilisé des images simples… En fait, il y en a des centaines de pages des règles du Falc, on peut les trouver sur le site de l’Unapei (https://www.unapei.org/publication/linformation-pour-tous-regles-europeennes-pour-une-information-facile-a-lire-et-a-comprendre/) et on doit respecter absolument les règles du Falc et dans les règles du Falc, il y a de faire relire et valider le document par les personnes concernées, par des personnes déficientes intellectuelles. Elles peuvent faire aussi parti du processus d’adaptation. On ne peut pas être certifié Falc si on n’a pas respecté toutes ces règles. Je vous ai mis un exemple d’un texte sans aménagement Falc et d’un texte en Falc.

Les livres en pictogrammes à la base, ils étaient conçus pour des enfants qui ont des troubles autistiques. Le pictogramme est souvent utilisé dans le quotidien pour ses enfants là. En réalité, c’est utile pour bon nombre de personnes. Moi personnellement sur le terrain, je vois beaucoup d’enseignants de maternelle qui acquièrent ce genre de bouquin. On a aussi des allophones.

Comment ça fonctionne en réalité, c’est un livre avec en trois parties avec un rabat. Donc vous avez un premier texte avec des petits pictogrammes qui sont, en noir et blanc, qui rappellent le code de l’écriture, encre noire, fond blanc. Le principe, c’est de lire l’histoire en cachant l’illustration, de manière à capter l’attention du lecteur sur le texte que l’on lit, en pointant bien avec son doigt, les différents types pictogrammes, le texte est écrit en Falc, donc une manière très simplifiée. Lorsque la lecture de la page a été finie avec les pictogrammes, on va ouvrir le rabat pour découvrir l’illustration et c’est à partir de l’illustration, qu’on va pouvoir contrôler la compréhension de l’histoire et en même temps, enrichir le vocabulaire et créer un échange avec le lecteur. Ce sont vraiment des livres superbes. Actuellement il y a le Salon du livre et de la presse jeunesse qui a ouvert ses portes ce matin à Montreuil. Nous sommes tous présents, enfin pas tous là, on est là, mais on a nos collègues qui sont sur les stands depuis ce matin, on va aller les rejoindre tout à l’heure. Je ne peux que vous invitez, si vous en avez la possibilité, à venir nous retrouver pour feuilleter les livres. Vous aurez les livres en pictogrammes, vous avez tous les éditeurs atypiques présents et vous pourrez mieux vous rendre compte, l’entrée est gratuite pour les 40 ans du salon. On vous accueillera avec plaisir.

Le livre en LSF, il y a très peu d’offres sur le livre en LSF Inclood réalise un travail extraordinaire. C’est du livre en réalité augmentée. Ça se présente sous la forme d’un petit livre cartonné, un album cartonné, lorsque vous ouvrez le livre par le biais d’une application qui est gratuite. Il suffit de placer votre téléphone au-dessus de l’image et vous avez les personnages, qui sortent de l’image et qui vont signer l’histoire. Il y a aussi la bande audio qui fonctionne. Je vais vous raconter une petite anecdote pour avoir rencontré une grand-mère, qui a acheté les livres, lors d’un salon du livre et qui me disait, que sa petite fille était malentendante et que grâce à ses livres, elle pouvait partager un moment de lecture le soir avec cet enfant. Voilà, ce sont des belles histoires et Inclood est vraiment une maison d’édition exceptionnelle.

En conclusion on souhaitait rebondir sur un propos de Madame Parmentier Lecoq, ministre chargé des personnes handicapées, elle nous a dit ce matin donc le manque d’offre de livres accessibles et adaptée – elle l’a constaté – Nous, on souhaitait dire que nous y travaillons durement toute l’année, tout au long de l’année, pour permettre de continuer d’élargir cette offre accessible et adapté. Mais nous avons tous vraiment des modèles fragiles. Certains sont même en difficulté, on peut le dire et notamment les éditions Inclood sont en grande difficulté, peut-être on n’est pas sûr qu’ils passeront l’année 2025. On a relevé tout à l’heure, le fait, plusieurs fois d’ailleurs, que les livres en LSF, il y en avait très peu. Il y en a très peu mais lorsqu’il y en a, c’est difficile de faire fonctionner le modèle économique. Donc voilà, on a aussi besoin de ce soutien et d’aide pour pouvoir continuer à proposer de l’édition adaptée qualitative. Résister pour nous au fil des années est un challenge. Voilà, c’était important pour nous de le dire.

Nous sommes atypiques, on voit que jamais dans les cases alors pour demander des demandes de subvention, c’est très compliqué.

Sophie Rattaire, coordinatrice interministérielle de l’accessibilité universelle

Un immense merci pour cette présentation qui était passionnante extrêmement claire et il nous paraissait indispensable de vous donner de la visibilité parce qu’en fait, vous êtes un réseau d’éditeurs qui produisent nativement des livres qui sont accessibles et qui répondent à un besoin d’un public spécifique et il nous paraissait important de vous donner de la visibilité et de faire connaître votre expertise à l’ensemble des personnes ici présentes. Alors on a on a trois minutes, on a débordé 3 minutes, on a encore un petit temps, pour poser des questions. Est-ce que dans la salle il y en a ? oui bonjour

Intervention : Agnès Binsztok directrice éditoriale des éditions Voir de près

Je fais partie du collectif, j’ajouterai à ce qu’on dit Caroline et Florence, qu’on n’est pas, peu, voir pas du tout soutenu. Oui, on a besoin d’argent, mais ce n’est pas seulement d’argent qu’on a besoin. On a besoin que nos livres soient qui soient fléchés. En fait, c’est à dire que si les personnes qui ont besoin ou si on constate que les personnes qui ont besoin de nos livres, ne connaissent pas nos livres, et que l’on a beaucoup de mal nous à faire connaître nos livres. Simplement parce qu’on est tout petit, on n’a pas les moyens, on n’a pas la force de frappe, qu’on peut avoir dans les grandes maisons. On n’a pas les moyens logistiques, financiers, etc, pour se faire connaître. C’est une grande lutte de notre part, de nous faire connaître. On fait tous des livres qui sont très utiles, qui sont indispensables, essentiels pour l’accès à la lecture. Et on n’arrive pas en fait, à rentrer dans les écoles, à rentrer dans les institutions, à rentrer dans la bibliothèque, aussi facilement. Parce qu’on le devrait, mais on n’a pas cette capacité. Les écoles viennent nous voir. Mais tout le monde nous dit enfin ça passe au prix de certains livres, on n’a pas de budget. Peut-être la réflexion, aussi dans l’éducation nationale à développer, parce qu’avec ça va avec l’école inclusive, un budget peut être spécifique pour l’achat de livres adaptés pour les écoles, pour les CDI. En tenant compte du modèle économique que sont les nôtres

Questions

Merci beaucoup, il y a une question distancielle, disons que c’était une question qui avait été déposée dans la boîte à question, mais elle a le mérite d’être posée à nouveau. Beaucoup d’éditeurs, se disent éditeurs « atypiques » ou « adapté » également, alors qu’ils relèvent davantage de l’opportunité de marché, que de l’accessibilité réel. D’où la question, quelle démarche de garantie de qualité, avec les personnes concernées, par les besoins particuliers, peuvent être envisagées. Le « avec les personnes » est soulignées deux fois.

Réponse

Justement, le choix des éditeurs qu’on laisse rentrer dans le collectif, on est assez sélectif. Après on ne peut pas se permettre d’être non plus, la police les gendarmes de l’accessibilité, mais en tous les cas, on a des critères qui sont stricts sur les éditeurs qu’on laisse rentrer. On évalue effectivement la qualité, la connaissance des publics, etc. On ne laissera pas rentrer des éditeurs qui nous semblent ne pas proposer de l’édition suffisamment, correctement, adaptée.

Je compléterai en disant que sur le site internet des éditeurs atypiques. Vous avez des fiches que vous pouvez télécharger. Ses fiches reprennent tous les codes de base, que doivent appliquer les livres, pour être dit adapté. Vous avez aussi bien le braille que le dyslexique. Je rebondis, parce que c’est vrai que de le mettre le mot « dys », ça fait vendre. Comme je disais tout à l’heure, c’est contre-productif si on n’a pas vraiment un livre adapté.  Je vous l’ai dit, le livre adapté, c’est de la couleur, c’est des codes, c’est des symboles. Un livre accessible ne peut pas être dit, adapté pour les dys.

C’est pour ça que certains proposent aussi de la formation professionnelle, pour apprendre à connaître les codes, savoir choisir ses fonds, savoir les faire vivre, reconnaître un livre qui est correctement adapté, d’un livre qui ne le serait pas.

Les fiches sont téléchargeables et gratuites.

Question 2

Est-ce qu’il existe des livres accessibles aux personnes ayant un trouble du déficit de l’attention ?

Réponse

Alors c’est une question, qui m’est très souvent posée.  Des tests qu’on a menés, non. Parce que sont des enfants qui ont juste du mal à rester concentrés pendant plusieurs minutes. La seule solution qu’on propose aux enseignants et qui restent à peu près efficaces, c’est de travailler sur la mémoire kinesthésique, c’est à dire de les rendre actifs physiquement pendant qu’ils lisent. C’est vrai que quand on voit un livre sur lequel, il y a écrit livre adapté pour les TDAH. Typiquement ça ce n’est pas. On rebondit sur la question qui vient d’être posée. Ce n’est pas vrai, ça n’existe pas.

Question

Une question qui vient d’une collègue d’une bibliothèque municipale, celle de Versailles Comment pouvons-nous en tant que collectivités, acheter vos productions, qui ne sont pas forcément référencés sur nos plateformes d’achat, entre parenthèse : Electre, Decitre … Est-il possible de les rendre disponible sur celle-ci ?

Réponse

On y est tous, alors on a des modèles différents. Certains ont des diffuseurs distributeurs. Dès qu’on a distributeur, Kiléma a un distributeur, j’ai un distributeur … nous sommes tous surt Electre. Moi (Fabienne Chabaud), je n’ai pas de distributeur mais je suis sur Electre et tous les jours, je reçois des commandes de libraires ou de médiathèques. La difficulté, c’est qu’on n’a pas de reconnaissance en tant que livre adapté, donc c’est vrai on aimerait, c’est un travail qu’on a commencé à mener auprès de Dilicom et d’Electre, d’avoir une petite case qui permettrait aux bibliothèques d’aller directement sur le livre.

Effectivement déjà faudrait dès le dépôt légal avoir des cases à cocher où on pourrait noter les spécificités de nos livres, qui pourraient se répercuter après, sur les autres plateformes.

Sophie Rattaire, coordinatrice interministérielle de l’accessibilité universelle

Je pense que le message est passé, il y en a qui vous ont déjà entendu a priori, donc on en est ravi Mais à toutes les personnes qui ont été invitées qui sont présentes aujourd’hui. On mettra à disposition à tous, les documents qui ont été transmis, les personnes pourront vous contacter, vous solliciter directement. Merci pour cette présentation très intéressante.